Si comme moi vous avez toujours un train de retard en ce
qui concerne les nouveautés culturelles, cet article est pour vous : ça
veut dire qu’il y a une chance que vous n’ayez pas encore vu The Get
Down !
J'imagine que vous avez déjà entendu parler de cette nouvelle série, livrée (une fois n’est pas coutume) par
Netflix, et dont l’une des têtes pensantes en chef n’est autre que Baz
Lurhmann (Moulin Rouge, Gatsby le Magnifique, Romeo + Juliet…).
Forcément, qui dit Baz Lurhmann dit importance de l’univers musical, et là on
tape dans le mille puisque cette série nous parle des prémices du mouvement
Hip-Hop, dans le Bronx des années 70. L’histoire nous est racontée à travers
une poignée d’adolescents « perdus et sans avenir qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes et
n’ont pour seules armes face à la vie que leurs joutes verbales, leurs pas de danse improvisés,
et quelques gros feutres et bombes
de peinture » (dixit Allociné pour la dernière partie).
J’ai lu quelques critiques ici et là, je sais que cette série n'a pas plu à tout le monde. Le monde de Baz Lurhmann n’est pas
forcément facile à digérer car il aime la surenchère et cela donne parfois des
scènes limite kitsch. De plus, ça raconte l’histoire d’un mouvement musical (1ère
difficulté pour les non-adeptes) qui n’est autre que le hip-hop (2ème
difficulté car pas toujours « accessible » de prime abord). De plus,
le format est assez lourd, car bien que seuls les 6 premiers épisodes soient
sortis pour l’instant (la saison 1 entière en comportera 12), ils durent près
d’une heure chacun, et même 1h30 pour le premier.
Cela dit, si vous n’aimez pas du tout les séries musicales,
et encore moins le hip hop, si vous avez détesté Gatsby et si vous ne jurez que
par les séries d’action, surtout ne passez pas votre chemin. Car en effet, je
crois pouvoir vous convaincre de regarder The Get Down, pour ces 5 raisons
garanties sans spoil !
#1 Pour les images, sublimes
Cette histoire nous est racontée tel un véritable conte
moderne. Je veux dire par là qu’il s’agit d’une histoire basée sur des faits
réels mais rendue au public de façon presque fantastique par le biais de
l’image. Les couleurs très vives nous plongent dans la moiteur de l’été 77 et
dans la gaieté du disco. Les costumes sont eux aussi très colorés et souvent
sublimes : je pense à la tenue de Mylene qui m’a éblouie à la fin du
premier épisode, ou encore à la façon dont est mis en scène le personnage mystérieux
de Fantastic Shaolin grâce à sa veste et ses Puma rouges. Certaines scènes sont
vraiment mémorables (par exemple la tuerie du club disco Les Inferno). D’une manière générale, je trouve que l’image
est très bien travaillée, il y a énormément de détails qui m’ont plu, bref cette
série peut plaire à ceux qui aiment les beaux visuels.
Mylene et Zeke lors de la fameuse scène de Les Inferno, ép. 01
#2 Pour les personnages, charismatiques
Bon, d’accord, les personnages ne sont pas hyper
complexes. On reconnaît vite les méchants et les gentils, ils n’ont pas une personnalité
très difficiles à cerner. Cependant, j’ai ressenti un réel travail sur tous les
personnages, pas seulement les principaux, et ce n’est pas le cas dans toutes
les séries. Je pense notamment à plusieurs personnages secondaires que j’ai
beaucoup aimé : Francisco Cruz, l’homme d’affaire au grand cœur, Fat
Annie, à la tête d’un important réseau de dealers, ou bien Kool Herc, qui est
un MC que l’on ne voit qu’une fois mais dont on ressens pourtant le charisme
incroyable. Il y a pas mal d’autres exemples, mais le but n’est pas de tout
vous dire non plus ;)
#3 Pour les femmes, inspirantes
Vous verrez que j’aime toujours observer comment sont
représentées les femmes, c’est un peu une obsession chez moi. Dans The Get
Down, j’ai été inspirée par les personnages féminins. A commencer par Mylene,
qui forme le duo principal avec Zeke, et qui est véritablement solaire. Mais
pas que ! J’ai adoré ses deux amies (dont, par contre, je n’ai pas retenu
les noms) : toutes en chaussures à plateformes, crop-tops et boucles d’oreilles
XXL, elles apportent une dose incroyable de joie de vivre et je ne pense pas que
ce soit pur hasard qu’elles apparaissent le plus souvent dans des contextes parfois moroses du Bronx : un
terrain vague qui ressemble plutôt à une déchetterie, à la table d’une famille
nombreuse, dans le métro... Il faut que je vous parle également de Miss Green,
qui est une professeur de Zeke et qui est hyper classe, et aussi de Fat Annie,
qui est de base un personnage fort puisqu’elle est la boss dans un milieu d’hommes.
D’autre part, j’ai vu un message limite féministe à la détermination de Mylene à
continuer de chanter le disco contre l’avis de son père qui pense qu’elle ne
devrait consacrer sa voix qu’à Dieu. Bref, il y a de quoi faire avec ces femmes !
#4 Pour la musique, dansante
Evidemment, je ne peux pas passer à côté, même si je
tente de vous convaincre par d’autres raisons que l’essence de la série. Il
faut vous attendre à voir des passages musicaux assez « longs »
(maximum 3 ou 4 minutes à la fois je pense, ce n’est pas une comédie musicale).
Cependant, ces moments sont toujours très bien faits, et correspondent à des
moments forts de l’histoire, donc je ne me suis jamais ennuyée pendant ces
passages. En plus, la chanson de Mylene (oups, tout petit spoil) est vraiment
entraînante, je l’ai eu dans la tête plusieurs jours après (je ne sais
absolument pas de qui elle est ni si on peut la trouver ailleurs) (si vous en
savez plus, n’hésitez pas). Les chansons disco qui rythment la série sont
super, moi qui ne connaissais pas vraiment ce style avant, cela m’a bien plu.
Bon, et le rap dans tout ça ? Vous n’en entendrez pas tant que ça. Vous
verrez plutôt des sortes de slams (j’ai regardé la série en Anglais, je ne sais
pas ce que ça donne en Français), qui pourront vous faire sourire parfois
(rapport à la surenchère de Baz Lurhmann, ça m’a fait penser au décalage de Leo
DiCaprio déclamant les vers de Shakespeare en plein 1997, dans Romeo + Juliet).
Et évidemment, les passages de mix et de scratch des DJs sont au top, ils sont même
expliqués de façon intelligente.
#5 Pour l’Histoire, avec un grand H
Je ne sais pas vous, mais moi j’adore les films / séries
/ livres basés sur des faits réels. Ici, on est servi puisqu’une grande partie
de l’histoire est tirée de faits, d’ailleurs on voit souvent, entre deux
scènes, des bouts d’images d’archives de l’époque (ce qui est vraiment pas mal,
visuellement). Il y a un épisode qui se passe au moment de la grande coupure d’électricité
ayant paralysé New York pendant 2 jours. On suit la campagne précédant l’élection
du nouveau maire de la ville, Ed Koch. On met un pied dans une boîte gay
(totalement nouveau et tabou dans les années 70). Bref, les auteurs de la série
ont voulu nous donner un panorama le plus complet possible de cette époque, et
j’ai lu que cette (trop) grande variété de sujets abordés était critiquée, mais
moi je trouve que cela était incontournable pour donner du sens à cette explication de la naissance
du Hip Hop.
Vous aurez compris que j'ai eu un coup de cœur pour cette série. Depuis la rédaction de cet article, la deuxième partie de la saison 1 est sortie (je l'ai adorée, peut-être davantage que la première!), mais la série a souffert de nombreuses critiques et elle sa production a carrément été annulée. Pas de prochaine saison à venir, donc. Quoi qu'il en soit, je pense que cette série vaut le coup d'être vue !
Avez-vous vu The Get Down ?
Qu'en avez-vous pensé ?
Qu'en avez-vous pensé ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire